L’Eau Rouge (1989) – 615 jours, 718 albums

Les petits aperçus que j’ai eus de la musique industrielles et de ses possibilités m’ont donné l’eau à la bouche. Ainsi, j’ai décidé d’écouter sans plus attendre L’Eau Rouge, album du groupe The Young Gods.

The Young Gods - L'Eau Rouge

Mais les Young Gods, contrairement à Einstürzende Neubauten, ne se contente pas de faire de la musique abrasive et métallique ou, comme Throbbing Gristle, de faire des expérimentations musicales complexes et éprouvantes. Les Young Gods vont plus loin. Ils associent la voix roque et profonde de l’industriel, qui semble par moment tout droit sortie du death metal, et la basse et guitares électriques sombres et lourdes qui l’accompagne, à la complexité musicale de quelques autres genres. Ils ajoutent des violons, de la musique de foire, et brouillent les pistes. Ce qui, en surface, pourrait sembler expérimental, est pourtant maîtrisé ici avec une aise et une justesse impressionnantes. Les airs tourmentés de La Fille de la Mort dévoilent déjà le groupe et ses intentions, mais c’est véritablement Rue des Tempêtes qui donne le coup d’envoi de ce bal macabre.

Les violons inquisiteurs, la basse lugubre, la voix parfois grave, parfois explosive, les guitares abrasives mais sans être agressives, tout cela forme un morceau sans égal, qui rend toute comparaison ardue et futile. Plus loin, Charlotte nous plonge de nouveau dans une ambiance carnavalesque, où le rouge, le noir et le sourire pervers des clowns prennent l’honneur.

Ville Nótre reprend plutôt l’ambiance décadente de l’industriel tel que j’ai appris à le connaître, avec des paroles perverses qui s’agencent parfaitement à cette atmosphère lubrique.

Pour le reste, l’ambiance est impeccable et ne se trahit nulle part, toujours aussi puissante, toujours égale. Si chacun des groupes d’industriel que je croise à partir de maintenant à cette qualité, j’aurai de quoi me réjouir amplement.

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