If You’re Feeling Sinister (1996) – 489 jours, 634 albums

Écouter un autre album de Belle & Sebastian, et me plonger de nouveau dans cette ambiance de twee pop et de chamber pop, me semblait bien alléchant. J’ai donc écouté If You’re Feeling Sinister.

Belle and Sebastian - If You're Feeling Sinister

Par contre, je dois vous avouer d’entrée de jeu que j’ai moins apprécié cet album que Tigermilk. L’ambiance était bonne et enveloppante, douce et sucrée, badine aussi, mais elle n’avait pas l’étincelle de la nouveauté que le premier du groupe possédait. Cela n’a toutefois pas empêché quelques morceaux de retenir mon attention, ni de me plonger dans l’album pour un moment de douceur bien apprécié. Le premier morceau que j’ai trouvé accrocheur et intéressant fut Seeing Other People.

Vers la fin de l’album, il y avait aussi le plus énergique Mayfly, suivi de The Boy Done Wrong Again, qui était plus touchant et lyrique.

Mais pour le reste, je dois dire que les autres morceaux sont passés un peu plus inaperçus. Il manquait, comme je disais, cette petite étincelle…

OK Computer (1997) – 504 jours, 642 albums

J’ai enfin pu céder à la tentation d’écouter mon album favori de Radiohead : OK Computer. Il faut dire que c’est le seul que j’eus écouté au complet mais, même en en ayant écouté quelques autres, celui-ci, avec sa texture fascinante et sa britpop envoûtante, conserve pour toujours une place particulière dans mon coeur.

Radiohead - OK Computer

En fait, 3 morceaux en particulier me fascinent sur cet album. 3 morceaux que j’ai écouté des dizaines de fois et qui, par extension, et peu à peu, m’ont fait découvrir et apprécier le reste de l’album. Le premier, c’est l’intense Airbag.

Il est poignant, assez complexe pour qu’on s’y plonge, assez éthéré pour qu’on y flotte. Avec la voix, si caractéristique, du chanteur et son lyrisme, on se retrouve dans une nostalgie à la fois pesante et libératrice. La guitare électrique, lorsqu’elle prend les devants, est une tourmente grelottante. Bref, c’est ce morceau qui m’a fait tomber en amour avec le groupe. Celui-ci, et celui-là : Paranoid Android.

Tout de suite après un morceau énergique et insistant, on a ce morceau plus calme, posé d’abord, mais qui devient rapidement une tourmente, un lyrisme déchirant aussi. La crise s’exprime d’abord de manière contenu, mais bientôt elle explose et devient incontrôlable, ou presque, lorsque la guitare électrique vient accompagner cette tourmente.

Ensuite, il y a l’album, où s’exprime le spatial Subterranean Homesick Alien, le sobre et mesuré, non moins expressif Exit Music (For a Film), le très apprécié Karma Police pour lequel, étonnement, je ne partage pas la même passion…, puis vient le 3e morceau envoûtant de l’album (selon moi) : Electioneering.

Il n’y a pas grand chose à dire : je le trouve incroyablement accrocheur. Je pourrais l’écouter en boucle pendant des heures. Pourquoi ? Difficile à dire… Mais je l’adore, tout simplement.

Après, il y a le sombre Climbing Up the Walls et sa texture noire mais un brin reluisante, de par ses mouvements et la lumière glauque qu’elle dégage, qui s’y réfléchit. Enfin, il y a Lucky. Bref, ce ne sont pas les bons morceaux qui manquent sur cet album. Cependant, il faut aimer l’ambiance, il faut apprécier ce lyrisme, cette nostalgie, cette mélancolie profonde et collante. Sans quoi, le groupe vous apparaîtra sans saveur. Mais si, comme moi, vous êtes un grand nostalgique, il s’agit alors d’un incontournable.

« Tigermilk » (1996) – 504 jours, 642 albums

Pour rester un peu dans le même style, j’ai écouté du Twee pop, musique innocente et désinvolte qui rappelle le bubblegum du début du rock. Il s’agissait de l’album « Tigermilk » du groupe Belle and Sebastian.

Belle and Sebastian - Tigermilk

Après le rap et ses variantes, après le punk et sa descendance, lo-fi, noise rock et compagnie, cela fait du bien d’entendre un groupe qui peut faire de la musique plus aérienne et relaxante. On écoute cette musique sans se poser de question, en se laisser porter par les refrains légers et accrocheurs, par les paroles candides, par les mélodies simples. Avec She’s Losing It, par exemple.

Un peu dans le même genre, il y a aussi Expectations qui mérite autant votre attention. Cela dit, certains morceaux ont une complexité autre, et nous rappellent que nous ne sommes plus dans les années 50, comme Electronic Renaissance et son départ intriguant puis décadent, avant que le morceau ne débute avec sa voix enregistrée en lo-fi. Mais, bien sûr, toujours en conservant cette aisance et cet air candide.

Cependant, plus souvent, l’album demeure dans cette vieille esthétique, ici remise au goût du jour, et le fait avec un brio particulier sur des morceaux comme I Could Be DreamingI Dont’ Love Anyone et surtout, le divin Mary Jo.

Definitely Maybe (1994) – 600 jours, 692 albums

Pour faire suite aux groupes que je m’impatientais de découvrir, j’ai écouté Definitely Maybe du groupe Oasis.

Oasis - Definitely Maybe

Je savais qu’il s’agissait d’un des groupes emblématiques des années 90, mais, mis à part le célèbre morceau Wonderwall, je n’avais jamais vraiment écouté leur musique. C’est désormais chose faite, et je comprends mieux maintenant pourquoi leur génération s’est autant raccroché à leurs hymnes, justement, accrocheuses et pénétrantes. Live Forever est de celles-là.

Up in the Sky m’a aussi semblé rassembleur. Peut-être est-ce par que j’ai indirectement grandi avec ce genre de musique, celle des années 90, mais elle semble davantage me touché, me rejoindre. Cet esthétisme musical me semble ne pas être la fin, mais plutôt le début. Toute mon expérience musicale semble partir de là. Écouter cette musique, c’est un peu, pour moi, comme écouter du Linkin Park. J’aurai beau avoir écouté 2000 albums, les premiers écoutés semblent influencer ma perception de tout le reste. Supersonic participe à cette même ambiance, cette même nostalgie, mais de manière un peu plus lente, avec une marche plus appuyée, et avec un peu de mélancolie également.

Un peu plus loin, c’est Cigarettes and Alcohol qui a retenu mon attention.

Cette fois avec une ambiance plus lourde, avec des guitares plus présentes et sales, Oasis me plonge encore dans des souvenirs d’adolescence. Dernier morceau de l’album : Married with Children, où l’on revient à la guitare acoustique et une ambiance plus détendue, pour terminer l’album en douceur.

The Bends (1995) – 603 jours, 697 albums

Tout comme je suis arrivé au moment béni de pouvoir écouter du Björk, je suis également arrivé à celui de pouvoir écouter du Radiohead. J’ai commencé par The Bends.

Radiohead - The Bends

Cette ambiance nostalgique et lyrique m’a toujours fasciné, dès ma première découverte du groupe. Et cela n’a pas changé depuis. Prenez High and Dry, un classique du groupe, où se mêlent une petite ambiance éthérée, un tempo lent, une voix légère et aérienne, mais empreinte d’une émotion certaine, et une guitare acoustique des plus charmantes.

Sans trop de surprise, j’ai découvert que cet album participait au britpop. Mais ses constructions mélodieuses et accrocheuses, à la fois pop et profondes, l’avait déjà vendu un peu, lorsque l’on connaît le terme. Et cela se voit aussi dans la variété parfaitement maîtrisée des tons et des ambiances. Plus viscérale et intense sur Just, plus rêveuse sur Planet Telex, plus introspective sur My Iron Lung, et plus folk et poignante sur (Nice Dream)

J’ai trouvé ce dernier morceau particulièrement travaillé, avec ses violons, ses choeurs discrets, ses textures de guitares, acoustique ou électrique, et la voix à son plus simple, à son plus beau, à son plus fort.

J’ai déjà hâte d’écouter les autres oeuvres du groupe avec attention. Dès celui-ci, on sent déjà une maturité et un contrôle certains.

Life’s Too Good (1988) – 981 jours, 988 albums

Pour faire un peu changement du rock & roll et de la musique des années 60, et parce que j’ai un peu de difficulté avec la tentation, je n’ai pu résister à celle d’écouter Life’s Too Good de The Sugarcubes.

Ce qu’il y a de vraiment intéressant avec cet album, c’est qu’à sa sortie, il était offert sous 5 couleurs différentes de pochette…

Et si vous trouvez la pochette un peu étrange, dites-vous que la musique qu’elle contient est encore pire mais, heureusement, dans le bon sens. Elle est bizarre, envoûtante, accrocheuse. Avec sa guitare dure et sa batterie bien présente où on sent des résonances post-punk, ses textes mystérieux et troublants et, surtout, la voix réellement sublime de Björk, l’album en entier est un univers à la fois sombre et illuminé par de minuscules lumières qui scintillent. C’est comme un rêve aux contours menaçants mais tout aussi intrigants.

Avec Birthday par exemple, il y a un étrange mélange entre le texte d’abord enfantin et naïf puis plus adolescent et  mature, et la voix extraordinaire et puissante de Björk qui semble être un véritable cri du coeur, et l’imagerie éclectique du vidéoclip ( http://www.youtube.com/watch?v=BFQPNApwJGU&ob=av2n ). Ensuite, Mama parle de manière assez bizarre, mais tout aussi poignante, de l’image maternelle, de la nostalgie de l’avoir perdue et de l’espoir rugissant de pouvoir la retrouver.

You can’t be safer, can’t be more secure

Than with a breast in each palm,

With a breast in each palm.

That’s the way I was born,

And that’s the way I want to die!

Deus est probablement le morceau le plus troublant de l’album ( http://www.youtube.com/watch?v=VU3JrXt_cPk ). Ne sachant trop s’il s’agit d’un morceau vantant l’athéisme, le cynisme, ou racontant tout simplement un viol, je fus par contre envoûté par la mélodie et ses textes poétiques où est exposé, en tout cas, un dieu qui n’existe certes pas, mais qui semble bien pervers, et qui porte des favoris… Sinon, Delicious Demon et Sick for Toys m’ont laissé plutôt perplexe quant à leurs thèmes et leurs paroles, mais m’ont clairement séduit quant à leur mélodie et leur atmosphère. Enfin, Fucking in Rhythm & Sorrow est un autre chef-d’oeuvre du groupe ( http://www.youtube.com/watch?v=gpBOibusx2M ), par l’angoisse qu’il dégage, mais aussi par la force de vivre brute qu’il exprime, malgré son thème sur le suicide.

Don’t act like there is no tomorrow!

You should use the pain and sorrow

To fill you with power.

Life’s both sweet and sour!

Bref, l’album vous plonge dans un bien drôle d’univers, où la musique rude et sombre à la post-punk est éclairée et sublimée par la voix éclatante de Björk et des textes poétiques et fort imagés. Cela crée une atmosphère éthérée et surréaliste où des démons en apparence menaçants semblent danser avec des enfants souriants. C’est une bien belle, et étonnante, découverte que je vous conseille fortement.