The Score (1996) – 229 jours, 520 albums

Fugees - The ScoreLe rap imprégné de R&B et de soul des Fugees est présenté sur leur album The Score.

Certains morceaux semblent plutôt conservateurs, tombant dans l’image qu’on se fait du rap et du hip hop, avec sirènes de police en arrière-plan et un peu de langage vulgaire. Mais quelques uns sortent du lot, en offrant une teinte à la R&B sentie, donnant une profondeur inattendue à l’œuvre. Zealots et le plus gangster Fu-Gee-La en sont.

Les reprises de Killing Me Softly With His Song, avec ses racines soul, et de No Woman No Cry aux fumées reggaes méritent également une oreille attentive. À ces deux morceaux en particulier, le hip hop vient donner une dimension nouvelle, venant remanier le rythme de manière fort intéressante.

Maxwell’s Urban Hang Suite (1996) – 281 jours, 539 albums

Langoureux, sensuel, romantique: Maxwell’s Urban Hang Suite de Maxwell nous plonge dans le soul comme on l’aime.

Maxwell - Maxwell's Urban Hang Suite

Le soul peut être lourd dans sa profondeur presque exagérée, exaspérante. Maxwell sait l’alléger, le ramener vers le R&B en y insufflant un peu de pop. Le tout demeure langoureux et réservé pour vos soirées amoureuses, surtout les plus chaudes, mais la présence musicale est plus nuancée que chez d’autres.

The Urban Theme a du funk et est assez urbain. Sumthin’ Sumthin’ rappelle le R&B de Michael Jackson. Whenever, Wherever, Whatever donne même dans la simplicité, avec sa guitare acoustique. ‘Til the Cops Come Knockin’ est plus pesant, mais c’est pour le bonheur du couple d’auditeurs…

The World Is a Ghetto (1972) – 281 jours, 539 albums

Avec un nom de groupe comme War, on est loin de s’imaginer le mélange de R&B, de rock, de soul et d’inspirations latines qu’on retrouve sur l’album The World Is a Ghetto.

War - The World Is a Ghetto

On ne sait trop si c’est le rock qui donne du mordant au R&B ou si c’est le R&B qui rend le rock funky. Le soul n’est pas si profond non plus: il apporte simplement du relief. Des effluves latines viennent colliger le tout et se perdent dans les détails. De ces inspirations hétéroclites ressort pourtant une musique unie, homogène dans sa diversité.

Mais les doses varient d’un morceau à l’autre. The Cisco Kid donne dans le rythme, alors que Four Cornered Room donne dans le blues et que The World Is a Ghetto donne toute la place au soul. Après tout, le mouvement est propre tant au rock, au R&B qu’aux latins.

A Girl Called Dusty (1964) – 405 jours, 575 albums

La soul un peu vieillotte de Dusty Springfield m’a charmé avec son album A Girl Called Dusty.

Dusty Springfield - A Girl Called Dusty

Ces morceaux d’une autre époque, où le terme pop voulait dire tout autre chose, ont quelque chose d’immédiatement charmant. On dirait que la pop s’inscrit dans des airs simples, une voix émotive, suave et bien ronde, et des paroles romantiques. Dusty Springfield offre tout ça, avec quelques nuances de soul bien placées, pour donner plus de profondeur, plus de texture aux morceaux.

Un morceau en particulier a retenu mon attention, et je crois l’avoir déjà écouté auparavant : You Don’t Own Me. Il est d’abord calme, avec une musique dramatique, avant de s’emporter et de devenir déchirant, éclatant.

La plupart des morceaux s’inscrivent un peu dans cette atmosphère, avec moins de poignant que You Don’t Own Me, mais avec autant de charme. Je vous laisse aussi écouter Twenty Four Hours from Telsa.

Modern Sounds in Country and Western Music (1962) – 413 jours, 590 albums

L’éternel Ray Charles me retrouve pour un album de Rhythm and Blues, qui penche davantage vers le blues et la mélancolie, mais parfois avec une teinte de pop et de soul, avec son album Modern Sounds in Country and Western Music.

Ray Charles - Modern Sounds in Country and Western Music

Je parle bien sûr de la pop de l’époque : celle qui était jouée par les big bands, avec force de cuivres et de rythmes jazzys. Le classique Bye Bye Love qui ouvre l’album en est le parfait exemple.

Malgré les propos quand même tristes du morceau, on ne peut s’empêcher de le trouver festif, accrocheur. Dans le même genre, il y a le délicieux You Are My Sunshine. Cependant, il y a aussi le sentimental et mélancolique You Don’t Know Me, qui change radicalement de gamme d’émotions.

Il est touchant, et la plupart des autres morceaux de l’album seront calqués sur celui-ci et son atmosphère, dont Born to Lose et ses violons larmoyants, ou l’excellent It Makes No Difference Now.

Ainsi, l’album nous fait découvrir un Ray Charles émotif, à l’âme bleue et mélancolique à souhait. Bref, un Ray Charles bien différent de celui que je connaissais. Mais cela fait parfois du bien de se détendre, ou de verser quelques larmes, à l’écoute d’une musique plus profonde, plus lente. Surtout lorsqu’elle est livrée par un si grand musicien.

Shaft (1971) – 444 jours, 594 albums

Le funk et le soul font toujours bon mélange. Mais lorsqu’ils sont assemblés par le génie et le sens du spectacle d’Isaac Hayes, cela donne un petit bijou qui s’appelle Shaft, la trame sonore du film du même nom.

Isaac Hayes - Shaft

Si vous ne connaissez pas encore Theme from Shaft, il est temps de vous y mettre.

Il est langoureux, funky, électrisant et, surtout, accrocheur à souhait.

Le reste de l’album est, comme je l’ai indiqué plus haut, une trame sonore. Ainsi, il est davantage composé de morceaux d’ambiance, qui passent plus inaperçus. Quoique avec Hayes, beaucoup de ces passages restent plutôt dans l’oreille, et on se fait un plaisir fou à imaginer dans quelles scènes mystérieuses, pleines de suspense ou sensuelles ils ont été utilisés. Parmi les meilleurs moments, il y a Walk from Regio’s, le langoureux et discret Ellie’s Love Theme, le plus long, détaillé et badin Cafe Regio’s, le confiant Be Yourself, et j’en passe.

Enfin, il y a le long Do Your Thing d’une vingtaine de minutes, en plusieurs parties, mais qui s’écoute comme un long fleuve, en se laissant porter.

Aretha: Lady Soul (1968) – 477 jours, 630 albums

Comme une concession en amène une autre, j’ai accepté de me plonger de nouveau dans les années 60 et d’écouter un album d’Aretha Franklin, soit Aretha: Lady Soul.

Aretha Franklin - Lady Soul

Bon, ce n’est pas une si grande concession, puisque j’apprécie la musique d’Aretha Franklin, mais disons que ça change tout de même de style ! Mais pour faire un peu de route, ça nous a réveillé un peu, surtout sur des morceaux mouvementés comme Niki Hoeky, même si la plus grande partie de l’album offre une soul puissante, viscérale et touchante, comme seule Aretha sait nous la chanter. C’est le cas sur Chain of Fools, par exemple.

Certes, ce n’est pas Respect, mais reste qu’avec cette émotion et ce rythme accrocheur, j’ai passé un bon moment qui ne vaut pas d’être passé sous silence. Plus loin, il y a également le classique et indémodable (You Make Me Feel Like) A Natural Woman, qui lui expose tous les talents et toute la profondeur de la voix de la légendaire chanteuse.

Ce sont des morceaux comme celui-ci qui me font tant adorer la soul.

Bref, excellent album, qui n’a pour seul défaut que d’être trop court. On se plonge à peine dans cette ambiance si appréciable que, déjà, la chose est finie. Qu’à cela ne tienne : je n’aurai qu’à écouter l’album en boucle.

Cee-Lo Green… Is the Soul Machine (2004) – 477 jours, 630 albums

À notre retour de Québec, j’ai imposé à mon amie un album de rap, mais où se mêlait aussi de la soul et du R&B, soit Cee-Lo Green… Is the Soul Machine, de l’artiste Cee-Lo Green.

Cee-Lo Green - Cee-Lo Green... Is the Soul Machine

Je dis imposer, car elle n’était pas très enthousiaste à l’idée. Mais il faut bien les passer, ces albums de rap ! Et le résultat fut moins pire que ce à quoi elle s’attendait, alors que moi, je l’ai même trouvé plutôt intéressant. Bon, j’ai bien trouvé que beaucoup de morceaux se ressemblaient et, donc, passaient inaperçus (surtout sur un album de plus d’une heure), mais quelques uns sont néanmoins parvenus à sortir du lot, et à retenir mon attention. Soul Machine, par exemple.

Ainsi que l’entraînant The Art of Noise avec Pharell.

Mais le reste de l’album est rapidement tombé en arrière-plan, sans trop que mon attention ne s’y attarde. Cela dit, l’album fut, somme toute, plutôt appréciable, et je crois que je préfère ce genre de rap, du alternative rap, aux autres formes du style. Je sais que le style s’y retrouve en quelque sorte dénaturé, surtout pour les puristes j’imagine, mais en le rendant plus pop et plus accessible, cette musique me devient automatiquement plus appréciable. Même si, je dois bien l’avouer, je ne risque pas de réécouter cet album avant longtemps.

Searching for the Young Soul Rebels (1980) – 645 jours, 763 albums

Me rendant compte que j’avais raté un groupe de musique qui semblait bien intéressant, j’ai opéré un petit retard dans le temps, en 1980, pour écouter Searching for the Young Soul Rebels, du groupe Dexy’s Midnight Runners.

Dexy's Midnight Runners - Searching for the Young Soul Rebels

Mélange surprenant mais extrêmement satisfaisant de post-punk et de new wave avec de la soul et du R&B, cette musique nouvelle et audacieuse me prouve encore une fois que j’ai bien fait de me lancer ce défi. Et cela est confirmé dès le premier morceau, soit Burn It Down.

La voix rappelle le new wave, peut-être même le glam rock par moments, alors que le rythme ressemble au punk et au post-punk et que les cuivres, comme des intrus, donnent une ambiance plus sentie et plus profonde au morceau, ramenant ainsi le R&B, la soul et quelques éléments de blues à l’avant-scène. Ce dernier élément est d’ailleurs encore plus présent au second morceau, Tell Me When My Light Turns Green, donnant ainsi une musique encore plus émotionnelle, près du viscéral. C’est aussi vrai pour I’m Just Looking, avec son ambiance mélancolique et obscure, alors que Geno a plutôt quelque chose de purement rock, quoiqu’avec des influences qui rappellent le reggae, ou peut-être même les débuts du ska ? Enfin, Thankfully Not Living in Yorkshire It Doesn’t Apply nous ramène même à l’époque du rock & roll.

Bref, il s’agit d’un grand mélange hétéroclite des styles, des influences, des inspirations, mais en offrant une unité et un équilibre épatant. Sérieusement, il aurait été facile de rater ce contrat. Les Dexy’s Midnight Runners le remplissent haut la main.

Private Dancer (1984) – 675 jours, 799 albums

Me rendant encore un peu plus loin dans le temps, j’ai ensuite écouté Private Dancer de Tina Turner.

Tina Turner - Private Dancer

Dois-je vraiment dire que ce n’est pas mon genre de musique ? Cet album, dans ma collection, fait partie de cette pile d’artistes au nom inconnu ou inintéressants, dont la musique a été oubliée ou a simplement mal vieilli. Ce sont ces disques qui viennent avec les lots achetés à petits prix, et dont on se demande qu’en faire une fois qu’ils sont en notre possession. Un autre lot à petit prix ?

Sans rire, Tina Turner est demeurée dans ma collection simplement parce que le nom m’était familier. Sinon… Parce que sa musique n’est pas la meilleure, ni la plus inspirante que j’ai écoutée à ce jour. Le seul morceau digne de mention que j’aie trouvé sur l’album étant What’s Love Got to Do with It, un classique de l’artiste. Ici, la version allongée.

Quoiqu’en réécoutant l’album maintenant, je m’aperçois qu’il y a bien un autre morceau qui peut, peut-être, en valoir la peine : Show Some Respect. Ce n’est pas que l’album soit mauvais en soi. C’est simplement que, peut-être vous en souviendrez-vous, je me suis écoeuré rapidement de la soul, et je m’aperçois que cela n’est pas encore passé. C’est aussi qu’en mélangeant de la soul à de la pop, le résultat, à mon humble avis, ne s’y trouve pas meilleur. Ainsi, ce n’est pas un album que je réécouterai souvent.