(What’s the Story) Morning Glory? (1995) – 593 jours, 679 albums

J’ai ensuite écouté un second album du groupe Oasis. Il s’agissait de (What’s the Story) Morning Glory?, et je dois avouer que j’ai été plutôt déçu.

Oasis - What's the Story Morning Glory

J’avais vraiment été fasciné par Definitely, Maybe, et je m’attendais à la même originalité, la même fraîcheur sur cet album, mais ce ne fut malheureusement pas le cas. Ce n’est pas tant que l’album était mauvais, car il est en fait très bon et très appréciable. C’est simplement que le groupe semblait avoir perdu de sa personnalité, de sa singularité. Bon, certains diront peut-être que c’est sur cet album qu’apparaît leur plus grand succès, soit Wonderwall, mais je dois leur avouer que ce n’est pas mon morceau favori du groupe…

Inspirante, accrocheuse, poétique : certes. Mais je préfère plutôt la britpop plus authentique de l’autre album. Ici, on semble par moments tomber dans une pop facile et un peu vide. Et j’ai trouvé cela bien dommage. Bien sûr, certains morceaux sortent bien du lot, comme Don’t Look Back in Anger, le touchant Cast No Shadow, l’accrocheur She’s Electric ou l’éponyme et plus rock Morning Glory, mais le tout n’a pas été à la hauteur de mes espérances, le tout passe relativement inaperçu, surtout après tous les albums que j’ai écoutés. Peut-être que quelques écoutes supplémentaires, plus tard, sauront révéler le charme caché de cet album ?

Music for the Jilted Generation (1994) – 593 jours, 679 albums

Pour demeurer dans la musique intense, j’ai écouté Music for the Jilted Generation, du groupe The Prodigy.

The Prodigy - Music for the Jilted Generation

Comme il semble exister pour tous les styles une version hardcore, le techno n’échappe pas à la règle. Offrant ainsi une ambiance de dance électrisante, mais avec une férocité nouvelle et fraîche, The Prodigy expose un style aussi texturé que faire se peut. Un rythme inlassable, une complexité électro, des thèmes hypnotiques et intéressants, tout est là pour faire une musique remarquable. Bref, j’ai été bien surpris de faire une telle découverte, et de l’apprécier autant.

Cela débute avec Break & Enter.

Il faut avouer que certains thèmes sont franchement accrocheurs ! Un peu plus loin dans l’album vient le bien prenant Full Throttle et son rythme hyperactif. One Love est aussi un bon moment sur lequel danser ne serait pas une chose bien compliquée. Enfin, la The Narcotic Suite termine avec brio l’album, surtout avec ses deux premières parties, 3 Kilos et Skylined.

Qui aurait cru que la culture dance pouvait être aussi intéressante ? Au début de ce défi, certainement pas moi.

The Downward Spiral (1994) – 593 jours, 679 albums

Je me suis ensuite permis un album de Nine Inch Nails, mon groupe d’industriel favori. J’ai donc découvert The Downward Spiral, que je n’avais pas encore écouté.

Nine Inch Nails - The Downward Spiral

Ce fut, bien sûr, une belle découverte. Surtout que j’étais déjà familier avec le son du groupe : ce son abrasif, mais texturé à souhait, qui comble tout l’espace comme un mur ou une toile, et sur lequel se dessinent plusieurs couches de musique, plusieurs étages de détails et de complexité. Il faut dire, aussi, que c’est probablement ce son qui a fait en sorte que j’ai tant apprécié le noise-rock et ses variantes. Un exemple parfait : Heresy.

Le grésillement, la basse rude, la voix étouffée et criante, et tous ces sons électroniques qui comblent le reste, tous ces éléments font de ce morceau quelque chose de complet et d’enveloppant. Juste avant, il y a le plus lent et épuré Piggy que j’ai aussi bien apprécié. Plus loin, c’est le complexe et travaillé Ruiner qui retient l’attention, et qui se présente véritablement comme une toile aux nombreux éléments qui s’empilent. Mais, définitivement, c’est Closer et sa perversité qui remporte la palme du meilleur morceau de l’album.

Son rythme est langoureux, les paroles sont crues, et le coeur du morceau est décadent et pervers à souhait. Si je vous conseille souvent des morceaux sur lesquels faire vos soirées romantiques, je vous conseille celui-ci pour baiser, rien de moins. Tous les éléments sont là pour faire votre nuit la plus chaude de l’année.

L’album ne comporte pas tellement plus de bons morceaux, qui ressortent du lot, au contraire de certains autres albums du groupe. Il s’agit plutôt, ici, d’une ambiance totale et complète, à laquelle contribuent les morceaux de l’album. Mais l’ambiance est toujours la même, toujours aussi enveloppante et opaque, réalisée avec une constance et un doigté remarquables. Dommage que le défi ne compte qu’un album du groupe…

Henry’s Dream (1992) – 593 jours, 679 albums

La vie fait de ces drôles de coïncidences : présenter Nick Cave à Tout le monde en parle au même moment où j’arrive à ses albums dans mon défi. J’ai donc décidé d’écouter, sans trop attendre, Henry’s Dream de Nick Cave and the Bad Seeds.

Nick Cave and the Bad Seeds - Henry's Dream

En fait, je n’avais pas trouvé l’entrevue si intéressante. Mais en cherchant ensuite dans le livre des 1001, je me suis aperçu que le défi comptait pas moins de quatre albums de l’artiste et de son groupe. Il fallait donc que je découvre pleinement cette oeuvre par moi-même. Et, ma foi, je ne fus pas déçu ! Présentant un rock complexe et détaillé, avec une narration étoffée et une ligne d’album solide, Cave m’a rappelé Alice Cooper, ou même l’opéra rock Tommy des Who. Encore une fois, il m’est prouvé que force et intensité peuvent bel et bien aller de paire avec art et beauté. Le premier morceau qui a retenu mon attention et qui, justement, illustre bien ce point : I Had a Dream, Joe.

Il y a ici un raffinement inattendu, qui donne tout son charme et sa personnalité à cette musique. Plus loin, c’est le discret Christina the Astonishing qui capture mon attention. On dirait un tango mélancolique, avec l’orgue discret mais aussi insistant, qui crée une atmosphère lugubre mais aussi sensuelle, aidée par la voix de Cave. Ensuite, il y a l’excellent et accrocheur John Finn’s Wife.

Le mélange élégant de guitares acoustiques avec les violons lointains crée une ambiance des plus séduisantes, alors que le rythme est assez rapide pour ne pas tomber dans la balade ou la tristesse. On sent plutôt l’énergie et l’inspiration du rock, dans la structure et la voix de Cave. Enfin, m’a plu également Loom of the Land et sa marche morose.

Après un seul album, je comprends bien comment autant que quatre albums participeront à ce défi. La créativité de cet artiste n’est définitivement pas à délaisser.

Metallica (1991) – 596 jours, 685 albums

Après la déception de Pantera, j’ai décidé de me lancer dans un autre album de Metallica, cette fois avec leur album éponyme de 1991.

Metallica - Metallica

Cette fois, ce ne fut pas une déception. Il faut dire que l’album débute avec l’excellent Enter the Sandman, qui doit être le premier morceau du groupe que j’ai entendu à vie.

Et l’album contient également quelques autres excellents morceaux, qui sont devenus des classiques du genre. Entre autres, The Unforgiven.

Enfin, il y a Nothing Else Matters qui m’a franchement étonné, me rappelant les belles et grandes épopées jouées par Iron Maiden. Avec seulement ces trois morceaux, je comprends désormais pourquoi Metallica jouit d’une telle notoriété. Avec seulement ces trois morceaux, le groupe la mérite toute entière. Et là, je passe rapidement par-dessus le reste de l’album, car bien que de très grande qualité, il passe presque inaperçu à côté de ces quelques perles. Voilà bien un album qui me redonne le goût d’écouter du métal, et a fortiori du speed/thrash metal.

Vulgar Display of Power (1992) – 596 jours, 685 albums

J’ai ensuite fait un petit retour vers le métal, avec l’album Vulgar Display of Power, du groupe Pantera.

Pantera - Vulgar Display of Power

Il y a différentes raisons pour lesquelles l’écoute de ce genre d’albums me manquait. La première est que ce style et ses variations représentent encore un certain défi, car je n’en saisit pas encore pleinement l’esthétique. La seconde est que cette énergie est peut-être intense, mais parfaite pour vous plonger dans l’ambiance, pour débuter une journée, bref pour vous donner du pep. Mais Pantera n’était pas tant à la hauteur. L’album était bien plaisant, mais le groupe semble avoir eu de la difficulté à se démarquer, avec son ton sec, et surtout après tous les albums du style que j’ai écouté ces derniers temps. Cela étant dit, quelques morceaux se détachent quand même du peloton, dont Walk, malgré son aridité.

Suit Fucking Hostile, qui est plus accrocheur, mais aussi plus intense.

This Love est aussi bien appréciable, alors qu’il s’agit d’un morceau plus calme, plus détaillé aussi. Quoique cela soit toujours relatif…

Pour le reste, je ne fais que constater qu’il peut être difficile de se démarquer dans cette mare de groupes de speed/trash metal.

Bubble and Scrape (1993) – 598 jours, 688 albums

Pour continuer dans le même style, j’ai écouté Bubble and Scrape du groupe Sebadoh : une autre belle découverte.

Sebadoh - Bubble and Scrape

Ici, l’album m’a semblé plus décadent, plus déconstruit encore, mais cela le rendait également beaucoup plus intéressant. Le meilleur exemple de cette déconstruction apparaît d’ailleurs sous le nom révélateur de Fantastic Disaster, et affiche un harmonica dissonant et exigeant, pour le plus grand plaisir de vos oreilles. Mais pour ma part, je vous réserve plutôt un morceau intense mais diablement accrocheur, que j’ai dû réécouter une dizaine de fois depuis que j’ai écouté l’album : Sacred Attention.

Suit l’étrange et mystérieux, puis agressif par moments, Elixir Is Zog. Plus loin, Forced Love est mon autre coup de coeur de l’album.

Et là, je passe par-dessus le modéré Soul and Fire, et le calme Happily Divided. Encore une fois, cela me surprend de découvrir une musique aussi inspirante, aussi intéressante et passionnante, mais si méconnue.

Slanted and Enchanted (1992) – 598 jours, 688 albums

Retour vers le noise rock et ses beautés, avec Slanted and Enchanted du groupe Pavement.

Pavement - Slanted and Enchanted

Je le trouve encore et toujours plaisant, ce son saturé et enveloppant, ses morceaux déconstruits et ses paroles énigmatiques. À ce titre, cet album remplit bien son contrat, et offre une expérience fort agréable. Elle ne se démarque pas sur tous les morceaux, mais elle demeure tout de même bien appréciable. Et sur les morceaux qui se démarquent, c’est encore mieux. Comme sur Trigger Cut/Wounded-Kite at:17.

Un son sans compromis, mais qui sait pourtant être pop et accrocheur. C’est un peu la même chose avec In the Mouth a Desert.

Mais cette fois, avec un refrain peut-être plus discordant et moins accessible. J’ai également bien apprécié le vindicatif Conduit for Sale!, avec ses paroles répétées qui, pourtant, semblaient évoluer durant le morceau, changeant de sens avec les minuscules variations dans la voix du chanteur.

Le reste de l’album suit la même ambiance et, sans forcément se démarquer, comme je le disais plus haut, réussit néanmoins à produire une musique agréable et intéressante. Peut-être qu’un peu de maturité saura donner un souffle nouveau et une personnalité unique à ce groupe déjà plein de potentiel.

Sreamadelica (1991) – 598 jours, 688 albums

J’ai ensuite écouté Screamadelica du groupe Primal Scream. Il faut dire que la pochette était attrayante et intrigante.

Screamadelica.JPG JPEG 0540227454

Le titre, aussi, avait de quoi intriguer. Tout comme le contenu de l’album, d’ailleurs. Mélange fascinant de house et de psychédélique britannique, cet album m’a jeté par terre. Je dois avouer, d’ailleurs, qu’une seule écoute était bien peu pour saisir toute l’ampleur de cette musique nouvelle, surtout lorsqu’on ne s’attend pas à ça.

Résumé cet album serait une chose ardue. On passe du house au psychédélique, en les mélangeant ou non, en ajoutant des notions de hip hop, de rap, de noise, et j’en passe. Et comme un morceau vaut bien mille mots, je vous propose plutôt d’écouter par vous-mêmes, en commençant par Slip Inside This House.

Vient ensuite l’étrange et envoûtant Don’t Fight It, Feel It, avec ses influences de hip hop, ses voix féminines et son ambiance de techno. Plus loin, on retrouve l’éthéré et introspectif Inner Flight, suit du long et travaillé Come Together, l’os de l’album, qui se construit tranquillement.

Vers la fin, il y a aussi l’excellent et complexe Higher Than the Sun (A Dub Symphony in Two Parts), qui saura vous transporter.

Ten (1991) – 598 jours, 688 albums

Deuxième album de grunge écouté : Ten du groupe Pearl Jam.

Pearl Jam - Ten

Cela n’a pas été très difficile de me conquérir pour ce style : je l’appréciais depuis déjà longtemps. Et, a contrario de quelques autres styles, il m’est moins difficile de distinguer les nuances entre les groupes, les détails de leur personnalité respective, bref ce qui rend chaque groupe unique. Alors qu’avec Nirvana, c’était le vraiment la diversité et le côté intellectuel, travaillé qui retenaient mon attention, avec Pearl Jam, du moins avec cet album, c’est plutôt l’esthétisme du métal qui semble être à l’avant-plan. Pas forcément sa force ou son intensité, mais son lyrisme, son émotion. La voix étranglée, manquant de souffle aussi. Prenez Even Flow.

L’esthétisme est là, mais l’intensité parfois difficile du métal a fait place à une instrumentation plus simple, plus accessible, pour ne pas dire pop. Les morceaux s’en trouvent plus accrocheurs, plus rassembleurs aussi. Mais cela peut jouer, d’un morceau à l’autre. Deep, par exemple, est beaucoup plus intense et énergique, alors que Black offre une calme et lyrique, où les guitares électriques, la basse et la batterie ne semblent que servir de support aux élans du chanteur. Once, qui ouvre l’album, est un bien appréciable mélange des deux.

Enfin, il y a Alive, morceau plus pop, mais aussi touchant et enlevant.

Avec ces deux excellents albums, j’ai déjà peur d’arriver à la fin du grunge…