Tom Tom Club (1981) – 111 jours, 474 albums

Tom Tom Club - Tom Tom Club (1981)Un album assez étrange qu’est le dance-pop et new wave Tom Tom Club, du groupe du même nom. Ses mélodies et ses rythmes semblent être fragmentés, hachés, de manière presque robotique. Peut-être est-ce ce mélange particulier entre la chaleur pop du new wave et la froideur mécanique du kraut rock qui cause cette ambiance étrange?

Quelques morceaux sont uniques en leur genre, en cette ambiance. Wordy Rappinghood somme tout ce que les années 80 ont d’étrange. Genius of Love y ajoute même une chaleur reggae, qui est ici presque extraterrestre. Et que dire de l’amalgame bizarre qu’est le spacial et rétro, voire bubblegum Lorelei?

Un album qui fera froncer vos sourcils, mais qui est tout autant fascinant.

Joan Armatrading (1976) – 206 jours, 482 albums

Joan Armatrading - Joan Armatrading - 1976Un chant suave, profond, féminin, et pourtant léger, pop par moment: Joan Armatrading surprend sur son album éponyme. Un doux assemblage de folk, de rock & roll et de culture noire en un album bien agréable.

L’auteure/compositrice/interprète est de ceux qui ont suivi l’inspiration de Bob Dylan: compositions personnelles, intimes, simples. On sent quelques moments plus énergiques, où ressort davantage le rock. Mais on se concentre davantage sur la guitare acoustique folk et la voix sensuelle, afro-américaine de la chanteuse. Celle-ci a même quelques inflexions R&B et soul.

Help Yourself est une perle lente, touchante, travaillée. Love and Affection va du côté de la balade, avec une belle affection. Save Me serait déchirante si la chanteuse ne savait si bien contrôler sa voix. On dirait un cri du cœur étouffé. Join the Boys a presque quelque chose de hip hop, avec son rythme particulier, fragmenté. Puis c’est le funk qui arrive en force.

Une chanteuse fort talentueuse mais méconnue. Pourtant, son folk-rock afro-américain est unique.

Back to Black (2006) – 226 jours, 514 albums

Amy Winehouse - Back to BlackAmy Winehouse rappelle Janis Joplin: morte à 27 ans, alors qu’elle était déjà célèbre, une voix inoubliable et un talent fou. Le neo-soul qui sort de Back in Black est à la hauteur de la légende. Il s’agit d’un R&B bien senti, d’un soul viscéral, mais avec une touche contemporaine qui l’empêche de paraître vieillot et qui, au contraire, rend le style éternel.

Rehab est déjà connu de plusieurs: avec son rythme appuyé et sa mélodie accrocheuse, il a tourné sur les ondes pendant longtemps. Mais c’est en écoutant des morceaux comme le profond Back in Black que l’on découvre tout le talent de l’artiste, avec une ambiance lourde et un chant touchant. Love Is a Losing Game satisfera ceux qui affectionnent les classiques du soul et du R&B. Avec Some Unholy War, c’est davantage le blues qui prend la place.

Un album incontournable pour les fans du genre, et un à découvrir, impérativement, pour ceux qui cherchent à le découvrir. Avec Winehouse, on ne se trompe pas.

The Score (1996) – 229 jours, 520 albums

Fugees - The ScoreLe rap imprégné de R&B et de soul des Fugees est présenté sur leur album The Score.

Certains morceaux semblent plutôt conservateurs, tombant dans l’image qu’on se fait du rap et du hip hop, avec sirènes de police en arrière-plan et un peu de langage vulgaire. Mais quelques uns sortent du lot, en offrant une teinte à la R&B sentie, donnant une profondeur inattendue à l’œuvre. Zealots et le plus gangster Fu-Gee-La en sont.

Les reprises de Killing Me Softly With His Song, avec ses racines soul, et de No Woman No Cry aux fumées reggaes méritent également une oreille attentive. À ces deux morceaux en particulier, le hip hop vient donner une dimension nouvelle, venant remanier le rythme de manière fort intéressante.

Maxwell’s Urban Hang Suite (1996) – 281 jours, 539 albums

Langoureux, sensuel, romantique: Maxwell’s Urban Hang Suite de Maxwell nous plonge dans le soul comme on l’aime.

Maxwell - Maxwell's Urban Hang Suite

Le soul peut être lourd dans sa profondeur presque exagérée, exaspérante. Maxwell sait l’alléger, le ramener vers le R&B en y insufflant un peu de pop. Le tout demeure langoureux et réservé pour vos soirées amoureuses, surtout les plus chaudes, mais la présence musicale est plus nuancée que chez d’autres.

The Urban Theme a du funk et est assez urbain. Sumthin’ Sumthin’ rappelle le R&B de Michael Jackson. Whenever, Wherever, Whatever donne même dans la simplicité, avec sa guitare acoustique. ‘Til the Cops Come Knockin’ est plus pesant, mais c’est pour le bonheur du couple d’auditeurs…

The World Is a Ghetto (1972) – 281 jours, 539 albums

Avec un nom de groupe comme War, on est loin de s’imaginer le mélange de R&B, de rock, de soul et d’inspirations latines qu’on retrouve sur l’album The World Is a Ghetto.

War - The World Is a Ghetto

On ne sait trop si c’est le rock qui donne du mordant au R&B ou si c’est le R&B qui rend le rock funky. Le soul n’est pas si profond non plus: il apporte simplement du relief. Des effluves latines viennent colliger le tout et se perdent dans les détails. De ces inspirations hétéroclites ressort pourtant une musique unie, homogène dans sa diversité.

Mais les doses varient d’un morceau à l’autre. The Cisco Kid donne dans le rythme, alors que Four Cornered Room donne dans le blues et que The World Is a Ghetto donne toute la place au soul. Après tout, le mouvement est propre tant au rock, au R&B qu’aux latins.

Bongo Rock (1973) – 288 jours, 552 albums

Funk et cheesy: tout est à aimer dans l’album Bongo Rock du Incredible Bongo Band. Au départ vouée à être la trame sonore d’un film d’horreur de série B, la musique de l’album mérite une reconnaissance à part entière.

Incredible Bongo Band - Bongo Rock

Avec ses bongos, son ambiance de film d’espion des années 70, ses rythmes enlevants et ses quelques morceaux qui, aussi, font sourire, pas étonnant que les grands du hip hop s’en soit inspiré, et que plusieurs fans l’écoutent en boucle. Certains morceaux mêlent avec brio le rock et les rythmes funkys des bongos, des cuivres et de l’orgue électrique, formant une ambiance électrisante et déhanchanteKiburi Part 1 a un quelque chose bien langoureux. Apache est enflammé, déchaîné.

Mais il y a aussi le côté «reprise de classiques», qui rend les choses plus comiques. La réinterprétation de Sing Sing Sing est plutôt réussi, transformant son ambiance festive en morceau de R&B lent et sensuel. Le long In-A-Gadda-Da-Vida, par contre, est assez bof, s’étendant sans raison. Et la reprise de (I Can’t get No) Satisfaction m’a bien fait rire. Là, la langueur se transforme en cheesy, et là, on voit transparaître l’ambiance de film de série B. Et cela n’est pas sans un certain charme.

A Girl Called Dusty (1964) – 405 jours, 575 albums

La soul un peu vieillotte de Dusty Springfield m’a charmé avec son album A Girl Called Dusty.

Dusty Springfield - A Girl Called Dusty

Ces morceaux d’une autre époque, où le terme pop voulait dire tout autre chose, ont quelque chose d’immédiatement charmant. On dirait que la pop s’inscrit dans des airs simples, une voix émotive, suave et bien ronde, et des paroles romantiques. Dusty Springfield offre tout ça, avec quelques nuances de soul bien placées, pour donner plus de profondeur, plus de texture aux morceaux.

Un morceau en particulier a retenu mon attention, et je crois l’avoir déjà écouté auparavant : You Don’t Own Me. Il est d’abord calme, avec une musique dramatique, avant de s’emporter et de devenir déchirant, éclatant.

La plupart des morceaux s’inscrivent un peu dans cette atmosphère, avec moins de poignant que You Don’t Own Me, mais avec autant de charme. Je vous laisse aussi écouter Twenty Four Hours from Telsa.

Modern Sounds in Country and Western Music (1962) – 413 jours, 590 albums

L’éternel Ray Charles me retrouve pour un album de Rhythm and Blues, qui penche davantage vers le blues et la mélancolie, mais parfois avec une teinte de pop et de soul, avec son album Modern Sounds in Country and Western Music.

Ray Charles - Modern Sounds in Country and Western Music

Je parle bien sûr de la pop de l’époque : celle qui était jouée par les big bands, avec force de cuivres et de rythmes jazzys. Le classique Bye Bye Love qui ouvre l’album en est le parfait exemple.

Malgré les propos quand même tristes du morceau, on ne peut s’empêcher de le trouver festif, accrocheur. Dans le même genre, il y a le délicieux You Are My Sunshine. Cependant, il y a aussi le sentimental et mélancolique You Don’t Know Me, qui change radicalement de gamme d’émotions.

Il est touchant, et la plupart des autres morceaux de l’album seront calqués sur celui-ci et son atmosphère, dont Born to Lose et ses violons larmoyants, ou l’excellent It Makes No Difference Now.

Ainsi, l’album nous fait découvrir un Ray Charles émotif, à l’âme bleue et mélancolique à souhait. Bref, un Ray Charles bien différent de celui que je connaissais. Mais cela fait parfois du bien de se détendre, ou de verser quelques larmes, à l’écoute d’une musique plus profonde, plus lente. Surtout lorsqu’elle est livrée par un si grand musicien.

Bad (1987) – 414 jours, 590 albums

Bad : un autre tour de force de Michael Jackson après Thriller. Force, rythme, sensualité, soul habitent cet album enflammé et catchy à souhait. La barre était haute après l’album le plus vendu au monde. Mais ici, Jackson la frôle.

Michael Jackson - Bad

Je crois qu’aucun artiste ne maîtrise aussi bien le rythme que Michael Jackson. Il y a quelque chose d’indéfinissable dans la puissance accrocheuse de ses morceaux. On écoute avec délectation, en suivant le rythme de la tête malgré soi, et on en redonne immédiatement, dès que le morceau s’arrête.

Bad n’est pas une exception. Avec les perles de pop que sont que le morceau éponyme BadAnother Part of Me et Smooth Criminal, l’album mérite toute votre attention, que vous soyez fan de l’artiste ou non, fan du style ou non. Si vous n’avez pas le goût d’écouter le reste de l’album après la première piste, vous êtes soit de mauvaise foi, soit très malchanceux. Le vidéoclip à lui seul vaut votre attention.

Les chorégraphies et les mises en scène de Jackson ne cesseront de m’impressionner, et de me fasciner.

Another Part of Me est tout aussi relevé et enlevant. Il vient des tripes de Jackson. Ce morceau, si on y porte attention, est chanté de manière déchirante, tourmentante. Mais mon favori, et qui arrive haut dans mon palmarès des morceaux du roi de la pop, c’est Smooth Criminal.

Smooth est le bon mot. Et pourtant, une bonne partie du chant est incisive, perçante, par sa force sèche, étouffée. Mais une certaine douceur persiste…